Il existe trois catégories de fêtes :
– les fêtes fixées par la Torah, telles que Roch Hachana, Kippour, Souccoth, Pessah, Chaouvot sont des jours chômés
– les fêtes d’institution rabbinique comme Pourim, Hanouka et Lag Baomer qui sont liées à des événements historiques, que nos maîtres ont voulu garder pour la mémoire d’Israël en raison de l’enseignement qu’ils véhiculent pour la conscience juive.
– les fêtes de commémorations ou anniversaires qui rappellent des événements particuliers tels que le jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël (Yom Haatsamaout), la libération de Jérusalem (Yom Yéroushalaim) ou encore Yom Hashoa et Yom Hazikarone
Roch Hachana : 1er et 2 Tichri
2 jours chômés, en Diaspora et en Israël. Nouvel an du calendrier hébraïque. Anniversaire de la Création du monde.
Appelé également :
Yom Hadin, jour du jugement.
Yom Térou’a, jour de sonnerie du Choffar.
Yom Hazikaron, jour du souvenir du sacrifice d’Isaac.
Ces deux jours sont marqués par les sonneries du Chofar, corne de bélier rappelant le sacrifice d’Isaac. Toute l’humanité passe en jugement devant D. à Roch Hachana. (Lévitique XXIII, 24,25; Nombres XXIX, 1-6) . Par principe même, le premier jour de Roch Hachana ne tombe jamais un dimanche, un mercredi ou un vendredi.
Kippour : 10 Tichri
1 jour chômé.
Journée la plus solennelle de l’année juive. Jour de jeûne, de pénitence, de Grand Pardon.
Chaque juif doit faire Téchouva (retour vers D.) ce jour pour espérer obtenir Sa Clémence. (Lévitique XVI, 29-30; XXIII, 26,32)
Soukot : du 15 au 21 Tichri
7 jours. En Diaspora, les 2 premiers jours appelés Yom Tov, sont chômés. Les 5 jours suivants de demi-fête sont appelés ‘Hol Hamoed. En Erets Israël, le 1er jour est chômé, les 6 jours suivants sont des demi-fêtes.
Le dernier jour, 21 Tichri, est appelé Hocha’ana Rabba.
Troisième fête de pèlerinage, Soukot est appelée également Hag Haassif, fête de l’engrangement.
Soukot est marqué par la construction de cabanes dans lesquelles nous y vivons, en souvenir des nuées protectrices lors du séjour des enfants d’Israël dans le désert. Le Loulav, branche de palmier garnie de feuilles de myrte et de saule, et le Etrog ou cédrat sont des éléments essentiels de la fête. (Exode XXIII, 16; XXXIV,22; Lév. XXIII,34-43; Nomb. XXIX, 12-34; Deut. XVI, 13-16; XXX, 10-13)
Hochaana Rabba : 21 Tichri
Le septième jour de Soukot (demi-fête). Empreint d’une gravité particulière, ce jour représente le terme ultime du jugement qui, prononcé à Roch Hachana et scellé à Kippour, devient alors exécutoire. La cérémonie de la ‘Arava, des feuilles de saule, marque le jour de Hocha’ana Rabba.
Chemini ‘Atseret : 22 et 23 Tichri
2 jours chômés en Diaspora. Le 22 Tichri seulement en Erets Israël.
Cette fête suit immédiatement celle de Hocha’ana Rabba et clôt la série des trois fêtes de pèlerinage. Elle constitue une fête à part entière. On récite ce jour la prière de la pluie. (Lév. XXIII,34-43; Nomb. XXIX, 12-34)
Sim’hat Torah : 23 Tichri
1 jour chômé en Diaspora, correspondant au 2ème jour de Chemini ‘Atséret. En Erèts Israël, ce jour coïncide avec Chemini ‘Atséret, le 22 Tichri ; le 23 Tichri est alors un jour profane.A Sim’hat Torah, on achève le cycle annuel de la lecture de la Torah et on introduit une nouvelle lecture.
‘Hanouka : 8 jours à partir du 25 Kislev
Non chômés. Purification et inauguration du Temple reconquis par les Hasmonéens, après sa profanation par les Grecs (165 av.). On allume la ‘Hanoukia (chandelier à 8 branches) à la tombée de la nuit pendant ces huit jours, en souvenir du miracle de la fiole d’huile consacrée, suffisante pour servir un soir et qui se renouvela huit jours durant. (Talmud Chabbat 21b, Choul’han ‘Aroukh).
Tou Bichvat : 15 Chevat
Nouvel an des arbres appelé Roch-Hachana Laïlanot. Date à partir de laquelle on compte la dîme des fruits. Il est de coutume de consommer ce jour une grande diversité de fruits des arbres. (Talmud Roch-Hachana 2a)
Pourim : 14 Adar (Adar II si l’année est embolismique)
Victoire sur Haman qui projetait d’anéantir le peuple juif (Perse, 450 av.). Nous célébrons Pourim par la lecture de la Méguila ( livre d’Esther ) et par différentes manifestations de joie comme l’envoi de cadeaux aux amis et aux pauvres, la lecture du passage de la Torah relatif à la guerre contre ‘Amalek, et l’organisation d’un festin. (Livre d’Esther IX, 20-23; Talmud Meguila; Choul’han ‘Aroukh).
Pourim Chouchane : 15 Adar (Adar II si l’année est embolismique)
Pourim est célébré le 15 Adar et non pas le 14 dans les villes entourées de murailles datant de l’époque où eurent lieu ces événements, comme c’est le cas pour Jérusalem. (Livre d’Esther IX, 18)
Pessa’h : du 15 au 22 Nissan (8 jours)
En Diaspora, les 2 premiers et derniers jours appelés Yom Tov, sont chômés. Les 4 jours intermédiaires de demi-fête sont appelés ‘Hol Hamoed. En Israël, cette fête ne dure que 7 jours dont seuls le premier et le dernier sont chômés.
Première fête de pèlerinage, Pessa’h est appelée également ‘Hag Hamatsot, fête des pains azymes ou ‘Hag Haaviv, fête du printemps. Cette fête représente le début d’une ère nouvelle pour les Hébreux affranchis de l’esclavage égyptien. On ne consomme ni ne possède aucun aliment à base de levain. (Exode XII, 2-49; XIII, 3-8, etc. Talmud Pessa’him, Choul’han ‘Aroukh)
Pessa’h ne tombe jamais un lundi, un mercredi ou un vendredi.
Pessa’h Chéni : 14 Iyar
C’est un second Pessa’h. Appelé également Pessa’h Katane. La Torah a prévu un jour particulier, un mois après Pessa’h, pour ceux qui se trouvaient impurs pendant la fête et ne pouvaient approcher le Temple pour présenter le sacrifice pascal. Il est d’usage de consommer ce jour, un peu de pain azyme. (Nombre IX,11)
L’anniversaire du décès de Rabbi Méïr Baal Hanes est commémoré le jour de Pessa’h Chéni dans certaines communautés Sépharades.
Lag Baomer : 18 Iyar – 33e jour du Omer
Anniversaire du décès de célèbre Rabbi Chimeon Bar Yo’haï, auteur du Zohar, livre fondamental de la Kabbale. (1er siècle). D’autre part, l’épidémie qui décima les élèves de Rabbi Akiba (1er siècle) prit fin ce jour . (Talmud Yebamot 62b)
Yom Yérouchalaïm : 28 Iyar
Anniversaire de la libération de Jérusalem (7 juin 1967)
Chavouot : 6 et 7 Sivan
2 jours chômés en Diaspora. Un seul jour en Erèts Israël, le 6 Sivan.
Pentecôte. Deuxième fête de pèlerinage. Cette fête est également appelée ‘Hag Hakatsir, fête de la moisson, ou Yom Habikourim, jour des prémices.
Chavouot a lieu sept semaines entières après le premier jour de Pessa’h. C’est le don de la Torah aux enfants d’Israël sur le mont Sinaï, le troisième mois après la sortie d’Égypte, en l’année 2448 de la Création – 1314 avant l’ère vulgaire. (Ex. XXIII,16; XXXIV, 22; Lév. XXIII, 9-21; Nomb. XXVIII, 26-31; Deut. XVI, 9-16)
Tou Beav : 15 Av
Fin des quarante années de pérégrination des enfants d’Israël dans le désert du Sinaï, après leur sortie d’Égypte. D’autre part, ce jour est marqué par de nombreux événements heureux relatés dans les livres des prophètes. (Talmud Ta’anit 30b)
Les Jeûnes
On peut diviser les jeûnes du calendrier d’Israël en quatre catégories :
Le jeûne de la Torah : Kippour.
Les jeûnes liés à la destruction de Jérusalem et à l’exil : 3 tichri, 10 tévet, 17 tamouz, 9 av.
Les jeûnes liés à d’autres événements historiques : le jeûne des premiers-nés (souvenir de la sortie d’Egypte), le jeûne d’Esther.
Les jeûnes privés : événement familial ou personnel.
Il existe des jours durant lesquels la communauté d’Israël jeûne à cause des malheurs qui touchèrent nos ancêtres et afin de réveiller les cœurs vers les chemins de la repentance. Cette conduite nous rappellera nos mauvaises actions identiques à celles de nos pères, et qui furent la cause de nos souffrances. Par le souvenir de ces évènements nous pourront revenir en nous améliorant ainsi qu’il est dit : Ils confesseront leur faute ainsi que la faute de leur père. »
(Rambam Lois du Jeûne. V, 1)
Le Jeûne de Guédalia
Le lendemain de Roch Hachana, soit le 3 Tichri, la communauté juive se souvient de l’assassinat de Guédalia en jeûnant.
Guédalia fils d’Ahikam, fut le gouverneur judéen, placé par Nabuchodonosor, roi de Babylone qui avait détruit le premier Temple en – 586.Le rôle de Guédalia était de maintenir la vie juive dans la contrée désolée, mais dans laquelle il restait encore plusieurs milliers de Judéens.Mais un zélote fanatique qui refusait toute compromission avec l’ennemi, assassinat Guédalia. La colère du roi de Babylone ne se fit pas attendre, et les quelques milliers de Judéens qui auraient pu constituer le point de départ d’un nouveau yichouv juif, furent à leur tour massacrés ou exilés.
Les rabbins, devant un tel désastre, fixèrent le 3 tichri comme jour de jeûne national.
Jeûne de Kippour
Kippour, appelé communément « jour du grand Pardon » est le jour de la ferveur juive par excellence. « Le juif de Kippour » ressemble à un fils parti en voyage qui revient plein de nostalgie vers la maison paternelle.
Kippour souligne que l’Eternel, tel un père miséricordieux, pardonne à ceux qui font amende honorable, qu’elle que soit leur religion, leur culture et leur passé, comme les habitants de Ninive à l’époque du prophète Jonas.
Ce jour de jeûne et d’abstinence appelle le fidèle à revenir vers l’Eternel d’un cœur sincère et à se réconcilier avec son prochain.
Jeûne du 10 Tevet
Le 10 tévet – 587, le roi de Babylone commença le siège de Jérusalem, ce siège s’acheva par la destruction du Temple et de la ville le 9 av -586.
Jeûne des 1ers nés
Lors de la dernière plaie d’Egypte, les premiers-nés d’Israël furent épargnés de la mort, grâce au sang placé sur les linteaux des portes. Par reconnaissance pour l’Eternel, chaque année la veille de Pessah, les premiers-nés jeûnent ou remplacent ce jeûne par un repas à caractère religieux (séoudat mitsva).
Jeûne du 17 Tamouz
5 évènements touchèrent Israël à cette date :
– Moïse brise les Tables de la loi en descendant du Mont Sinaï suite à la faute du veau d’or.
– On arrête d’offrir les sacrifices quotidiens dans le premier Temple durant le siège de Jérusalem, les Cohanim (prêtres) ne pouvant plus se procurer d’animaux.
– Une brèche est faite dans la muraille de Jérusalem avant la destruction du Temple en l’an 70 de l’ère vulgaire.
– Avant la grande révolte, le général romain Apostamos brûle un rouleau de la Torah établissant ainsi un précédent pour les horribles autodafés de livres juifs à travers les siècles.
– Une statue est introduite dans le sanctuaire, acte blasphématoire et de désacralisation par excellence.
Jeûne du 9 Av (en souvenir de la destruction du Temple)
Le 9 Av est l’un des principaux jeûnes du calendrier juif. Il a été instauré en souvenir de la destruction des premier et second Temples et par voie de conséquence, la perte de toute souveraineté nationale du peuple juif sur sa terre et le début d’un exil qui durera dix neuf siècles.
C’est avec celui de Yom Kippour, le seul jeûne à débuter la veille au soir avant la tombée de la nuit.
On y appliquera rigoureusement les règles du deuil, tels que : Ne pas saluer, Ne pas s’asseoir sur une chaise ou un fauteuil, Ne pas porter de chaussures de cuir
Le 9 Av est en effet devenu le symbole des malheurs du peuple juif et il est vrai qu’à toutes les époques, des événements dramatiques ont balisé l’Histoire du Peuple Juif le 9 du mois d’Av :
– La promulgation du décret interdisant aux Hébreux qui ont quitté l’Egypte d’entrer en Terre d’Israël
– La chute de Bétar, dernier fortin encore tenu par les chefs de la révolte de Bar Kochba
– L’établissement d’un temple païen aux lieu et place du Temple et la reconstruction de Jérusalem en tant que ville païenne renommée Aelia Capitolina, interdite aux juifs
– Le suicide collectif des juifs de York durant les émeutes antisémites de 1190
– L’expulsion des juifs d’Espagne en 1492
– Le début de la liquidation du Ghetto de Varsovie en 1942.
Certaines des interdictions (consommation de viande et de vin) restent en vigueur jusqu’à la journée du 10 Av, puisque le Temple a brûlé jusqu’à cette date.